Présentation du Platine/Palladium
Le tirage au Platine/Palladium a été mis au point vers 1870. L'augmentation du coût des métaux précieux dans les années 1920 a progressivement fait disparaître les papiers sensibles, qui n'existent plus aujourd'hui. L'artiste doit donc réaliser sa propre émulsion.
Des sels de Platine/Palladium mélangés à de l'oxalate ferrique(sensible aux UV) sont couchés sur un beau papier d'art. Le négatif est posé sur l'émulsion obtenue et l'ensemble est insolé plusieurs minutes aux UV. Le papier sensibilisé est ensuite développé et passe par une succession de bains de clarification pour éliminer les sels résiduels parasites avant d'être lavé.
Au final, de microscopiques particules de métaux réputés inaltérables se trouvent piégées dans les fibres d'un papier de qualité, ce qui explique la très grande longévité des images obtenues.
C'est donc une technique par contact, c'est à dire que l'image obtenue est de la taille du négatif. La majorité des tirages que je réalise est issue de négatifs de prise de vue grand format 4x5, 5x7 et 8x10 inch. Je réalise également des tirages à partir de négatifs moyen format 6x6. Dans ce cas, un contretype argentique est réalisé aux dimensions du tirage que je souhaite obtenir.
Le choix du papier revêt une grande importance: il doit être neutre ou légèrement acide, ne doit pas se déliter dans les différents bains de traitement acides. Il doit avoir un aspect et une texture agréables à l'oeil. Certains sont spécialement conçus pour cette technique, comme l'Arches Platine.
Les papiers japonais sont des papiers à part: leur finesse, leur aspect de surface donnent une vibration particulière à l'image. Il en existe un grand nombre, de fabrication principalement artisanale, avec autant de rendus différents.
Le tirage Platine/Palladium est considéré par beaucoup comme étant le processus photographique le plus noble: noblesse des métaux employés, présence physique incomparable, douceur et modelé, très grande longévité en font une technique photographique très recherchée des galeries et des musées. L'augmentation récente du côut du palladium va sans doute contribuer à marginaliser un peu plus cette technique.
